Né en 64 avant J.-C. au sein d'une famille appartenant à l'élite aristocratique de Damas, Nicolas fut un polygraphe renommé. La partie sauvegardée de son oeuvre, mal connue, se compose notamment d'une Vie d'Auguste, qui constitue le plus ancien compte rendu détaillé conservé non seulement du meurtre de César, mais aussi des dix-neuf premières années de la vie d'Octave/Octavien.
Dans la mesure où Nicolas considérait le premier princeps comme le seul Romain digne d'émulation et que sa biographie constitua le moyen par lequel il obtint la confiance d'Auguste, a-t-il fait davantage oeuvre d'apologète que d'historien ? Sa Vie d'Auguste est-elle digne de foi ? Telles seront les questions qui serviront de fil rouge au présent ouvrage. Ainsi ambitionnons-nous de combler un certain nombre de lacunes historiographiques.
La première section de ce travail retracera la biographie de Nicolas, déterminera ses objectifs rédactionnels, le situera par rapport à ses modèles littéraires, et examinera le contenu de la Vie d'Auguste. Nous insisterons sur le fait que si des similitudes intertextuelles entre les Res Gestae et la biographie d'Auguste ont été constatées, elle ne peut avoir dépendu du testament politique de l'empereur, car elles trouveraient leur origine dans les Mémoires d'Auguste. La seconde section dépeindra Octave/Octavien tel que présenté dans la Vie d'Auguste. Nous insisterons sur les liens qu'entretenaient César et son petit-neveu. La volonté de Nicolas de rationaliser tout en colorant son récit constitue l'une de ses constantes. Cependant, sa biographie fait la part belle aux topoi.