Irène Némirovsky a connu malgré elle le destin le
plus romanesque qui soit. Peu d'écrivains ont joui d'une résurrection
posthume aussi éclatante que celle qu'a engendrée le
triomphe international de Suite française (prix Renaudot 2004).
Née en Ukraine en 1903 dans une famille de la bourgeoisie
juive aisée établie à Paris en 1919 après avoir fui la révolution
russe, Irène Némirovsky y a fait toute sa carrière d'écrivain.
Son roman David Golder, publié en 1929, est un succès, suivi par
deux chefs-d'oeuvre, Le Bal (1930) et Les Mouches d'automne (1931).
Elle mène une vie heureuse entre Paris et la Côte basque
jusqu'aux premières convulsions de la crise qui mènera à la
Seconde Guerre mondiale. En juillet 1942, elle est arrêtée par
la police française dans le petit village de Bourgogne où elle
était repliée, puis déportée à Auschwitz. Elle y meurt le mois
suivant.
Pour écrire cette biographie, Olivier Philipponnat et Patrick
Lienhardt se sont rendus en Russie, où ils ont recueilli des
informations jusque-là inconnues, et ont puisé à des sources
inédites, comme les carnets de travail d'Irène Némirovsky et
ses écrits autobiographiques. Portrait d'un écrivain, récit de la
vie d'une femme, miroir de la société intellectuelle européenne
d'avant guerre, La Vie d'Irène Némirovsky est un document
passionnant où la vie des mots prend sa revanche sur la mort
des corps.