La vie trop brève d'Edwin Mullhouse, écrivain américain, 1943-1954, racontée par Jeffrey Cartwright : étrange titre pour un premier roman non moins étrange, écrit par un jeune Américain de vingt-neuf ans alors inconnu. Dès sa parution en 1975, cet ouvrage inclassable recevait le prestigieux prix Médicis étranger et révélait Steven Millhauser comme l'un des auteurs les plus singuliers de sa génération.
Aujourd'hui devenu un livre-culte, ce récit, par un biographe de onze ans, de la vie d'un enfant prodige mort en laissant une œuvre méconnue, fait figure de référence. Tout l'art et la particularité de Steven Millhauser, qui s'exprimeront au fil des romans et recueils de nouvelles à venir, s'affirment dans cette subtile parodie de la biographie en tant que genre, ce portrait d'un enfant en artiste génial. Véritable tour de force littéraire autant qu'intellectuel - où l'on retrouve l'influence des maîtres de la littérature : Franz Kafka, Thomas Mann ou Vladimir Nabokov - cet éblouissant roman, que d'aucuns n'ont pas hésité à qualifier de chef-d'œuvre, continue aujourd'hui d'exercer une indéniable fascination.