Esther Marathon débitait ses piles de romans comme des thons luisants à la poissonnerie du marché voisin : un livre tout frais, une tranche bien saignante.
« Je crois que je commence vraiment à la haïr », murmura Marco.
La Foire du Livre de Brive-la-Gaillarde est en émoi, la police et la presse sont sur les dents : la célèbre Esther Marathon a disparu, alors que des centaines de fans se bousculaient déjà pour se faire dédicacer son dernier ouvrage. Fugue extravagante, rapt crapuleux ? Derrière la belle unanimité populaire, il faut dire que le succès et les provocations d'Esther, incontestable chef de file des lettres françaises, suscitaient souvent jalousie et irritation. Des plumes grinçaient, des humeurs s'assombrissaient...
La disparition de la jeune romancière devient le point de départ d'un polar burlesque et poétique. Du Limousin à la Bretagne, les heures défilent dans une ambiance de road-movie désenchanté, teintée d'une réflexion réjouissante sur la notoriété et ses illusions.