Dans la trilogie des fondations nationales (Villa Médicis, Casa de Vélasquez), la Villa Abd-el-Tif inscrit son histoire en Algérie, de 1907 à 1962. Une pittoresque saga d'artistes, pensionnaires boursiers communément appelés «les Abd-el-Tif», se joue entre ombre et lumière, formes et couleurs dans cette ancienne villa turque édifiée sur les hauts d'Alger.
La situation privilégiée de cette villa de style mauresque était parfaitement destinée à recevoir des artistes ; ils vont s'y succéder pendant un demi-siècle et seront au nombre de quatre-vingt-sept, soixante-sept peintres et graveurs, dix-sept sculpteurs et un seul architecte. Nous retrouvons Nivelt et Dubois chez les hommes bleus du Hoggar, Le Poitevin au Tassili des Adjers, Bouviolle chez les Ouled-Naïls, de Buzon à Ouargla au passage de la mission Lhote, Dufresne et Launois dans les quartiers à matelots du port d'Alger, Jouve chez les lions de Delacroix et tous les Abd-el-Tif dans l'espace saharien de Fromentin, Alger restant le port d'attache.
L'aventure retracée, documents historiques et ethnographiques à l'appui, est essentielle à la compréhension, par les œuvres de ses représentants, d'un art orientaliste qui a retrouvé aujourd'hui ses amateurs et ses collectionneurs.