À l'épicentre géographique, imaginaire ou affectif de ces courtes nouvelles, délicates et nostalgiques : Manaus, la capitale amazonienne de la démesure, le terreau littéraire de Milton Hatoum - « où que j'aille, Manaus me poursuit ».
Si nombre de ces histoires reflètent les pérégrinations de leur auteur entre Paris, Barcelone ou San Francisco, l'errance physique ou existentielle qui détermine leurs personnages porte le sceau de la nostalgie des origines, du bonheur fugace de l'enfance perdue. Parce que cette ville mythique, à la fois une chance et une fatalité, est celle de l'éternel retour, le pan de mémoire où chacun peut recomposer son existence, elle incarne aussi la défaite face au temps qui passe et les désirs irrémédiablement vaincus.
Manaus est le nom d'espoirs qui naissent et vont mourir dans les vapeurs d'alcool, de sueur - parfois de mambo -, et de rêves qui s'abîment dans les eaux noires et limoneuses du rio Negro.