Comme l'ambre est capable de conserver intactes une
fourmi ou une araignée mortes depuis des siècles, le souvenir
sait garder intacts des instants du passé, pris dans la
même lumière orangée. C'est ce que constate le héros de
La Ville d'ambre, retrouvant tant d'années après la ville
insulaire où il a grandi et le salon désormais déserté de
l'oncle qui l'a élevé. Un bien curieux personnage, ce dandy
sur le retour, collectionneur peu regardant sur la provenance
des oeuvres, photographe mondain, autrefois célèbre, réduit
à la compagnie de faux aristocrates mais vrais aventuriers
et de comtesses un peu trop voyantes pour le titre qu'elles
portent. Avec la grâce nostalgique qu'on lui connaît, Llop
nous raconte en demi-teinte l'enfance peu commune du
héros, entre un oncle aussi flamboyant qu'énigmatique et
une servante au grand coeur qui lui apprend la vie.
Ce roman plein de charme ravira les lecteurs enthousiastes
du Rapport Stein.