Les trois siècles de la modernité européenne ont été
marqués par l'évolution en profondeur de l'urbanisation.
Alors que s'affirme irrésistiblement la croissance
démographique des capitales dans le contexte du
développement des grands États modernes, l'évolution
des transports et des modes de relation contribue à
mettre en place une multitude de nouveaux réseaux qui
renforcent les interdépendances. Les systèmes socio-politiques
hérités de la fin du Moyen Âge tendent à s'affaiblir
devant la montée en puissance des pouvoirs centraux.
Tandis que de nouvelles formes de ségrégation géographique
apparaissent, éclatent des conflits organisés
qui permettent au peuple des villes de remettre en
question le pouvoir des élites. Perdure néanmoins l'étonnante
diversité du phénomène urbain à travers l'Europe.
Pour une large part, l'industrialisation devra composer
avec cet héritage.