A la poursuite d'Ulysse.
" C'est absurde, songea Eraste Pétrovitch. Je suis en proie à une hallucination. Vous êtes là, installé dans votre chambre d'hôtel, occupé à lire La Cerisaie, tentant pour la énième fois de comprendre pourquoi l'auteur a qualifié de comédie cette pièce d'une tristesse intolérable, et tout à coup un fou en uniforme de général fait irruption et commence à vous débiter une histoire à dormir debout, mêlant Ulysse, Athéna et on ne sait quel Mannlicher à visée optique. Tous les deux mots, il répète : "Vous seul pouvez sauver l'honneur d'un vieux soldat", tandis que ses yeux à fleur de tête s'emplissent de larmes. "
1914. La vie du tsar est menacée. Eraste Fandorine est chargé de capturer le révolutionnaire Ivan Ivanovitch Ivantsov pour le mettre hors d'état de nuire. Il découvre vite que l'homme, surnommé Ulysse, s'est réfugié à Bakou. Bakou, la ville noire. Bakou, la ville la plus riche de l'Empire russe, contrôlée par quelques magnats du pétrole de toutes nationalités, et qui, en cette veille de Première Guerre mondiale, constitue un nid d'espions particulièrement actifs. Et dangereux...