Et si les révolutions communistes du siècle passé (chinoise, mais aussi russe et les autres) n'avaient servi dans les faits qu'à assurer le passage de pays économiquement sous-développés au capitalisme de plein exercice ? Et cela malgré les combats menés par les classes opprimées qui mirent ces régimes au pouvoir et la sincérité révolutionnaire de leurs dirigeants. C'est la question qu'on peut se poser à la lecture du livre de Ralf Ruckus qui retrace la dialectique des luttes sociales et des réformes engagées en réaction par la classe dirigeante chinoise depuis 70 ans et plus. Mais on sait bien que « si les hommes font l'histoire ils ne savent pas l'histoire qu'ils font »... Loin de tirer une conclusion cynique ou désabusée de son exposé, l'auteur soutient que l'échec du mouvement ouvrier et socialiste international à détruire le capitalisme ne doit pas empêcher de continuer le combat contre ce système mortifère, pour l'abolition des frontières et des hiérarchies sociales, tout en combattant le racisme et le sexisme. Ainsi place-t-il ses espoirs dans les potentialités révolutionnaires de la classe ouvrière chinoise, dont le poids numérique sera évidemment décisif.