«J'ai deux écoles de la vie : l'école des études, pour soi-même, et l'école de
la vraie vie», explique un élève à sa professeure. Pour lui, la vraie vie, c'est le
jeu de la vie. Mais pas à l'école. Tant d'élèves, tant de professeurs, pensent que
«la vraie vie est ailleurs !...».
L'école doit inventer aujourd'hui les lieux et les liens pour rendre les élèves plus
présents, plus attentifs au savoir vivant que les enseignants leur transmettent,
plus responsables devant la vie qu'ils ont à construire. Comment faire classe afin
que les élèves s'y sentent accueillis dans leurs dires et consentent, peu à peu, à
abandonner cette position de repli sur soi pour s'ouvrir à la vie de l'esprit ?
Soutenir ce pari exige de savoir dire «oui» au sujet qui s'exprime tout en disant
«non» à ce qui le déborde, à ce qui peut le pousser à des extrêmes, voire
jusqu'au refus scolaire.
C'est ce savoir-y-faire-là que nous transmettent ici des enseignants, avec l'éclairage
de la psychanalyse, dans la mesure où ils s'interrogent sur la vie du langage,
le savoir de l'enfant, le désir des pédagogues et la fonction que tient dans
l'éducation le désir de l'Autre. Parier sur les impasses, la dimension pulsionnelle
de la satisfaction et de la jouissance permet d'entrevoir des éclaircies dans
l'impossible d'éduquer.