La Vulgate est la traduction latine de la Bible, faite en grande partie par Jérôme et qui a été le texte fondamental de la chrétienté occidentale, jusqu'au XXe siècle. Ce n'est pourtant qu'en 1546 que le concile de Trente décide officiellement de son statut quasi-canonique. Cette date est l'axe autour duquel s'articule ce volume. En rappelant tout ce qu'elles doivent au travail critique accompli pendant le moyen âge, notamment au XIIIe siècle, sont étudiées les impressions de 1500 à 1546, particulièrement celle de Venise 1511, dont on se demande si c'est la première édition critique. Érasme s'était intéressé au texte du Nouveau Testament mais son travail a suscité de nombreuses critiques dans les milieux plus traditionnels. De même, les impressions de Robert Estienne, qui se fondent sur un examen de manuscrits et d'éditions récentes, finit par susciter le mécontement des théologiens parisiens. Les éditions polyglottes de la Bible (Alcala, 1514-1517 ; Anvers, 1568-1572) intègrent pour le latin le texte de la Vulgate, en tenant compte des progrès faits. Le concile de Trente avait demandé que fût réalisée une édition corrigée de la Vulgate : une commission est mise en place, dont le travail important aboutit à la « sixto-clémentine » (1592) qui allait devenir le texte courant dans le monde catholique. La Vulgate reste aussi une référence fondamentale et un texte d'étude dans les milieux protestants, même si des essais de traduction nouvelle sont réalisés.
Le volume analyse tout ce travail critique, qui suppose des options particulières et témoigne d'une quête passionnée des bonnes leçons.