La vulnérabilité ou la force oubliée
En latin, vulnus désigne la « blessure ». Nous entretenons avec la vulnérabilité des rapports contradictoires et douloureux. Qu'est-ce qu'être « fort » ou « faible » ? Notre culture peine à répondre de façon mesurée. Soit elle fait le jeu de la dureté cynique en valorisant le fort contre le faible, soit elle fait celui de la pitié suspecte en inversant le rapport.
Il existe pourtant une réponse : pour protéger les plus fragiles, il est nécessaire d'être fort ; pour éviter le pouvoir qui rend fou, il faut avoir conscience de ses limites et de ses faiblesses. Quand on sait être fort et lucide à la fois, on accède à une force au-delà de la force, qui n'est pas la faiblesse. C'est ce que traduit la vulnérabilité.
Dans la Bible, David n'a nul besoin d'une lourde armure pour l'emporter sur Goliath. Chez La Fontaine, le roseau de par son humour résiste mieux aux tempêtes que le chêne arrogant.
Bertrand Vergely trace ici un chemin de liberté intérieure qui permet de s'accomplir dans la légèreté, un chemin qui se révèle autant spirituel que philosophique.