On peut lire La Zone d'inconfort comme le négatif du roman autobiographique que Jonathan Franzen s'est toujours refusé à écrire.
En effet, nous ne sommes pas ici dans l'élément romanesque, mais dans le récit d'apprentissage. Un récit tout en zigzag, dans lequel l'auteur des Corrections passe aux aveux.
Qu'il parle de la vente de la maison familiale, de sa passion pour les oiseaux, de Charlie Brown, de la perte laborieuse de sa virginité ou d'un voyage en Allemagne, Franzen n'oublie jamais ce qui forme le thème central de toute son oeuvre : la recherche éperdue de l'intimité. Quête inévitablement vouée à l'échec. La société, mais aussi la gaucherie fondamentale qui caractérise l'écrivain, font de lui une sorte de paria.
À travers cet autoportrait d'un enfant de la classe moyenne, Jonathan Franzen trace la carte du Tendre d'une nation en grande partie disparue : l'Amérique turbulente des années 70, encore imprégnée de l'idéalisme qui s'effacera, sans doute définitivement, au cours de la décennie suivante.
Avec humour, tendresse et férocité, Franzen déroule cette « histoire personnelle » dont la portée est universelle.