L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE DES PHARES DE L'EMPIRE OTTOMAN ET LA SOCIÉTÉ COLLAS ET MICHEL (1860-1960)
L'histoire racontée ici, sur la base de sources de première main, de l'Administration générale des Phares de l'Empire ottoman et de son interface parisienne, la Société Collas et Michel, retrace le cheminement d'une entreprise française dans l'Empire ottoman et dans plusieurs Etats successeurs, pendant un siècle. Cette longévité peu banale, dont on comprendra les raisons au fil des décénnies, est ponctuée de phases dans lesquelles les deux guerres mondiales et la montée des nationalismes jouent un rôle d'importance. La grande époque - du milieu du XIXe siècle à 1914 - qui est aussi celle de remarquables profits, tient à l'action de deux marins au long cours de haut plumage. Marius Michel, l'initiateur et Camille Collas l'associé, mais aussi à une période qui voit le développement de l'impérialisme des puissances industrielles, où la France joue un rôle de premier plan, souvent contesté ici par la Grande-Bretagne. Encore acceptée et rentable, y compris dans la Turquie républicaine, jusqu'à la veille du deuxième conflit mondial, l'entreprise connaît alors un déclin inéluctable, cette coopération économique et financière ne correspondant plus aux évolutions nationales et sociales. Le raidissement des gestionnaires, Pierre de Vauréal et Hubert de Pierredon, personnalités pourtant exceptionnelles, sur les antiques contrats, mènera à des liquidations souvent malheureuses, ponctuées d'un grand nombre de procédures aux destins divers. La centenaire finalement s'éteint, sans graves soubresauts, les ressorts de son activité ayant disparu.
Le caractère nécessairement limité de l'iconographie trouve compensation dans le fait que les 53 planches du remarquable Atlas des Phares (102 APOM 604) de l'Empire ottoman ont été numérisées et sont actuellement consultables, sous forme d'un CDRom, au Centre des Archives d'Outre-Mer à Aix-en -Provence.