On a souvent dit que la vie d'Emma Hart était un roman. Comment définir en effet ce qu'il est convenu d'appeler un «fabuleux destin», celui de cette enfant née au XVIIIe siècle dans la misère la plus noire et qui deviendra la noble lady Hamilton ?
Il y a la petite fille illettrée, ravissante, qui va tenter sa chance à Londres, la jeune femme entretenue par un aristocrate qui la «vend» à son vieil oncle, ambassadeur anglais à Naples, lequel souhaite enrichir d'une statue animée sa collection d'antiques. Il y a celle qui épouse son Pygmalion, la favorite de l'impitoyable reine de Naples et celle que veulent peindre les plus grands artistes de son temps. Il y a celle, enviée et détestée, qui suscite chez Nelson, le héros des mers et le vainqueur de la flotte française, une torride et sulfureuse passion, avant de connaître la ruine et la solitude.
Emma vit dans le souvenir de ses amours et sur la toile de ses portraits. Certains sont des chefs-d'œuvre. Mais le chef-d'œuvre n'est-il pas d'abord le modèle ? Les tableaux suffisent à faire comprendre et justifier l'admiration de ses contemporains. Mortelles amours, immortelle beauté.