Un soir dans un aéroport de province, sans doute aux USA. Les conditions météo difficiles ont cloué les derniers avions au sol. La plupart des passagers ont quitté les lieux.
Dans un petit espace à l'écart du hall principal, une femme tente de s'installer le plus confortablement possible pour passer la nuit. Un homme en costume froissé rejoint le même espace. Lui a envie de parler. Elle veut juste être tranquille. Cette promiscuité lui pèse, d'autant que l'homme se montre plutôt... envahissant.
Peu à peu cependant, la joute verbale du début va faire place à une relation ambiguë, chacun révélant plus ou moins volontairement ses bleus au coeur et son manque d'amour. Et le marivaudage apparent prendra peu à peu l'allure d'un jeu de la vérité pas toujours à l'avantage des deux personnalités en présence.
Une pièce aux allures de comédie mais qui emprunte rapidement des chemins de traverse.
Elle : J'ai l'impression que vous jouez avec moi.
Lui : D'accord, jouons ensemble. Je ne demande pas mieux.
Elle : J'ai passé l'âge de jouer.
Lui : C'est exactement ce que je me suis dit en vous voyant assise là.
Elle : Que j'avais passé l'âge de jouer ?
Lui : Non. Que vous deviez être le genre de personne à penser que vous aviez passé l'âge de jouer.
Elle : Très bien. Et si je n'avais pas passé l'âge de jouer, à quoi voudriez-vous que nous jouions ?
Lui : Vous avez remarqué ?
Elle : Quoi ?
Lui Nous avons déjà commencé à jouer. Là. Nous jouons au jeu du « Et si on se disait que ». Ce n'est pas le plus passionnant que je connaisse, mais c'est un début.