La bibliothèque du lycée.
C'était mon sanctuaire. L'abri sûr en cas de coup dur, le lieu saint à l'abri du vulgaire. C'était mon terrain de chasse favori, depuis que j'y avais découvert un gros livre relié de maroquin vert, qui portait sur le dos ces lettres d'or : Amours des dieux et des héros.
Je revenais toujours consulter ce livre, rêver à ces amours. M'éblouir d'images jusqu'à me brouiller la vue et la raison.
Or, il arriva qu'un jour le livre disparût.
Ce livre était ma machine à rêver. Qui avait pu m'en priver, sous prétexte d'un exposé banal, d'une simple lubie ?