Deuxième livre de l'auteur à paraître chez Corti - après Si
Riche Heure en 2007 -, L'Âge de Verre retrouve le rythme de vers
coupé qui est sa signature mais en alternance cette fois avec de
brefs blocs de prose. L'auteur parcourt ainsi à sa façon l'histoire
du verre et donc, surtout, celle de la fenêtre : tant l'invention de
l'objet et ses conséquences sur le regard que nous portons sur le
monde, que la représentation qui en est faite depuis la Renaissance.
La peinture s'étant emparée de la fenêtre pour en faire son
deus ex machina : la source de toute mise en scène, cadrage et
perspective.
Raison pour laquelle cette histoire s'entretisse avec celle de
Bonnard - le peintre des fenêtres s'il en est - poursuivant en sa
compagnie, de vitre en reflet et réciproquement, une réflexion sur
la réflexion. Poème de la traversée de la transparence et de ce
qui la procure, ce livre noue et dénoue ce qu'il en est de la vue
et de la vision, de l'intensification des diverses modalités du voir.
Nicolas Pesquès