Tout le monde sait que les hommes n’ont pas connus de tout temps, tous les objets dont nous usons aujourd’hui pour nous vêtir, nous loger, nous nourrir, nous transporter d’un lieu à un autre, pour nous procurer la lumière, la chaleur, le livre et tant de produits des sciences et des arts qui ornent la vie.
Il y eut une longue, une immense suite d’années, durant laquelle ils n’en possédèrent aucun, si ce n’est peut-être quelques grains d’or que la nature leur donnait spontanément et qu’ils ramassaient çà et là dans le sable des rivières et le lit des torrents. C’est cette période que l’on a nommée l’âge de la pierre ; en effet, les outils que ces infortunés ont laissés comme témoignage de leur industrie et de leur dénuement, sont tous de pierre dure, de silex, de diorite, d’obsidienne, de trachyte.
Dès le commencement, ou du moins de très bonne heure, les hommes essayèrent aussi de façonner l’argile pour en former des vases de différentes sortes. Ce travail se faisait à la main pendant toute la durée de l’âge de la pierre : l’ouvrier pétrissait l’argile avec ses doigts, dont l’empreinte se voit encore sur les plus anciennes poteries de ces temps reculés. Il fallut de longues observations et des moyens d’action nouveaux pour que le potier conçût l’idée d’utiliser le mouvement et pût construire une machine tournante : en réalité, le tour parait avoir été inconnu pendant toute la période dont nous parlons ; mais la cuisson des vases de terre fut pratiquée de très bonne heure, car du moment où les hommes surent allumer le feu, ils purent voir dans leurs foyers l’argile se prendre en morceaux et devenir insoluble par la cuisson. Les argiles noires, rouges ou jaunes, que la nature leur fournissait en beaucoup d’endroits, leur permirent de colorer on de peindre ces vases grossièrement modelés ; ils en polirent la surface encore molle au moyen de lissoirs de pierre, et gravèrent à la surface des dessins variés. Puis vint le premier métal : disons le premier métal usuel ; ce fut le bronze...