Le vieillissement psychique commence à mi-vie, lorsque l'inéluctable perspective de la fin s'installe sur la scène mentale. Le moi sait qu'il va finir, tandis que le ça n'en veut rien savoir. D'où le conflit.
Parce que le temps lui est désormais compté, le moi, qui parvient à se garder du risque de la dépression comme de celui de la suractivité défensive, accorde une nouvelle valeur à son existence. Il entre en maturité. Plus tard, il lui faudra affronter le déclin.
Mais dans le ça, le principe de plaisir est à l'oeuvre jusqu'au bout. Ce principe pousse l'individu à la recherche constante de satisfactions, sexuelles et sublimées, en dépit de l'alourdissement du corps et du démaillage du réseau relationnel. A la pointe de ces satisfactions, la capacité du moi de donner du sens à la vie procure le plaisir le plus intense et le plus durable.
Le présent ouvrage invite le psychanalyste à relancer la vie mentale de son patient vieillissant parce qu'ainsi, il dispose du meilleur moyen de renarcissiser ce patient, et, par la cure, de partir avec lui pour un vivant parcours de remises en significations.