La vie de Jacques Duclos se confond avec celle du Parti communiste français.
Le jeune pâtissier des Hautes-Pyrénées adhère au parti dès 1920 et
intègre rapidement l'appareil dirigeant. Député à partir de 1926, candidat
à l'élection présidentielle de 1969 - où il recueille plus de 21 % des
suffrages -, célébré comme un dignitaire par les maîtres de l'URSS à sa mort
en 1975, c'est un des leaders communistes les plus populaires du XXe siècle.
Mais derrière le personnage public que ce petit homme rond au fort
accent du terroir s'est forgé, se dessine une figure aux contours plus troubles.
Rouage essentiel de l'Internationale Communiste, Duclos a régné pendant
plus de trente ans sur l'appareil parallèle et clandestin du PCF. Au service de
l'Union soviétique et de Staline, il organise des réseaux secrets d'information
et de décision, s'initie au «travail illégal», veille à la formation des cadres,
mène la lutte contre les trotskistes, dirige le PC clandestin sous l'Occupation...
S'appuyant sur les archives des services de renseignement français,
suisses, américains ou britanniques, Frédéric Charpier apporte, sur de nombreux
épisodes de sa carrière, des éclairages précis et définitifs. Aucun doute
ne subsiste sur l'appartenance de Duclos à l'appareil de renseignement soviétique,
ni sur sa compromission dans des opérations criminelles.
Plus que la vie d'un personnage haut en couleur, c'est toute l'histoire
de l'appareil secret du Parti communiste français qui nous est ici dévoilée.