En 1230, le rabbin de Montpellier va officiellement demander aux inquisiteurs dominicains de brûler une oeuvre philosophique jugée hérétique : le Guide des égarés.
Son auteur ? Moshé ben Maïmon, dit Maïmonique, médecin, savant, métaphysicien, et surtout le plus grand codificateur et le plus grand penseur du judaïsme.
Esprit libre, il n'hésitera pas à examiner le judaïsme à l'aune de la philosophie, contre les dérives sectaires, fanatiques et mystique, ce dont il sera la victime à titre posthume.
Philippe Haddad construit tout une fiction autour de ce personnage et de sa vie, vie d'errance et paradoxalement d'écriture exigeante fondée sur la raison, garde-fou des ferveurs religieuses.
En suivant les périples de la famille Maïmon, l'auteur redonne vie à de grands personnages tels Dominique, Averroès ou Saladin, au coeur de ce XIIe siècle si riche et tourmenté.
Mais par-delà l'existence de Maïmonide, l'auteur pose la question toujours moderne de la tolérance religieuse. La religion est d'abord l'affaire des hommes avant d'être celle de Dieu. Or les hommes sont des êtres en partage entre le bien et le mal, entre leur vérité et la vérité de l'autre. La sagesse l'emportera-t-elle sur la folie, l'amour sur la haine ? Au nom de Dieu, les hommes construiront-ils une ère de paix ou sont-ils voués aux conflits permanents en son nom ?
L'Aigle de Dieu ouvre une question qui n'a pas fini d'interpeller toute notre humanité.