« D'après son baise-main, le menton levé, beaucoup reste encore à faire. J'ai cru qu'il allait m'infliger une prise de judo. Assez ridicule, le bonhomme, mais enfin dans son pays, il n'y a plus de grèves et les trains arrivent à l'heure - alors ? Et puis, à quoi ça correspond, l'Italie ? J'ai souvent pensé que c'était une invention de Verdi dans ses opéras. »
L'action se passe dans un château de Touraine à Montalet-les-Bains. À Munich on est en train de négocier. Nous sommes en 1938... Une vieille comtesse converse avec sa femme de chambre, Augustine. Très vite, elle abandonne ses airs supérieurs et se met à tutoyer la domestique. Ses secrets les plus intimes, une fois confiés, s'inscrivent à merveille dans le tableau tragi-comique des moeurs de l'époque. Quant aux hommes de la famille, réputés valeureux et exemplaires, c'est peu dire qu'ils en prennent pour leur grade... Truculente et mordante à souhait, la vieille féodale semble avoir franchi sa propre ligne Maginot. Ainsi nos « drôles de dames » passent-elles leur temps en attendant la guerre : jouissant des ultimes minutes de légèreté française au seuil d'une catastrophe mondiale.
Une partie de plaisir servie par la langue incomparable d'Angelo Rinaldi.