1837. Aux premières années de la Conquête, deux lieutenants français, compagnons inséparables, rejoignent leur poste à Oran. Odilon, orphelin d'un colonel de la Grande Armée, est médecin. Hélie, fils non désiré d'un planteur des Antilles et d'une esclave noire, est interprète. Tous deux, adeptes du saint-simonisme, nouvelle religion du Progrès, rêvent de créer en Afrique un Royaume arabe, mariage mythique de l'Orient et de l'Occident.
Pleins d'illusions, ils découvrent en même temps les horreurs d'une guerre sans merci qui durera dix-sept ans, le choléra, les razzias... Mais aussi des chefs prestigieux comme Bugeaud, Lamoricière, ou le cruel et charismatique Abd el-Kader.
Partageant le même amour pour l'Algérie, enivrés par les parfums de l'Orient et la sensualité des femmes exceptionnelles dont ils s'éprendront, les deux hommes deviendront pourtant de farouches ennemis. Hélie, converti à l'islam, tâchera de convaincre Napoléon d'accorder aux indigènes leur autonomie et de se proclamer «roi des Arabes», tandis qu'Odilon, devenu colon, prendra la tête du mouvement républicain en faveur de l'Algérie française.
C'est cet épisode mal connu d'une utopie avortée que ressuscitent avec un souffle épique Henri de Turenne et Robert Soulé.