Louise de Vilmorin aurait pu être une virtuose du SMS : chez elle, «élégie» s'écrit
déjà LEJ, et «les baisers d'hier», LBZIR... L'Alphabet des Aveux trouve son origine
dans le plaisir des mots et la liberté d'en user ; qualité qu'elle partageait avec
Jean Hugo, autre «collectionneur» de bonheurs d'expression et de rébus bizarres.
Utilisant l'allitération et le calligramme le palindrome et l'holorime, la charade et le
rébus, Louise de Vilmorin prend place dans la tradition des Grands Rhétoriqueurs,
et des écrivains et poètes qui voient dans le langage moins le véhicule transparent
de l'expression, que la source même de la création et d'une jouissance singulière.
Le goût du jeu n'empêche pas, comme toujours chez elle, la lucidité la plus aiguë
et la conscience, ombrée de mélancolie (comme dans «Le voyageur en noir»), des
équivoques et des impasses du désir.
Le présent ouvrage comprend un ensemble de dessins et projets de Jean Hugo
pour l'édition originale de L'Alphabet des Aveux, restés jusqu'à ce jour inédits.