L'aménagement du territoire n'a trouvé une place officielle dans l'action des pouvoirs publics que depuis un demi-siècle. Pourtant, il a été pratiqué bien plus tôt, sans qu'on utilise cette expression : il suffit de penser par exemple aux Hollandais aménageant des polders dès le XIIe siècle.
L'ouvrage cherche d'abord à dégager les fondements théoriques de ce qu'on appelle aménagement du territoire. Mais l'essentiel est consacré aux politiques françaises en la matière : localisation des activités, action sur le réseau de villes, reconversion des régions industrielles en déclin, politiques de protection des espaces, d'aménagement de la montagne et du littoral, etc. Ces actions sont examinées en parallèle avec celles entreprises dans deux pays voisins : la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.
Mais peut-on parler d'une politique ou même de politiques d'aménagement du territoire ? Ne s'agit-il pas plutôt, dans le cas français, d'entreprises désordonnées, rarement suivies dans la durée, changeant avec les modes ? Ne passe-t-on pas ainsi à côté des véritables défis de l'aménagement du territoire : l'Europe, la mondialisation, les risques d'épuisement de certaines ressources naturelles, le cas des pays en développement, la place de l'automobile ?