Entre amitié et recherche scientifique, quelle étrange, quelle
surprenante alliance ! La passion qui les anime l'une et l'autre en
constitue la source et en ordonne les mouvements. Ainsi les
intellectuels au XIXe et au début du XXe siècle entretenaient des
liens épistolaires, réguliers et nourris, avec les amis et les pairs.
Largement éditée actuellement, la correspondance de Freud occupe
autant de volumes que son oeuvre elle-même. Elle représente
même pour certains sa «seconde oeuvre».
Correspondance avec l'ami Fliess d'abord, mais aussi avec Jung,
Binswanger, le Pasteur Pfister... Freud y éprouve ses découvertes,
y partage ses préoccupations psychanalytiques et culturelles. Et
découvre que l'amitié est non seulement le ferment de la recherche
scientifique mais sa raison, son inspiration.
C'est à ce thème qu'est consacré ce numéro des Libres cahiers
pour la psychanalyse : la correspondance est le terrain privilégié
de l'amitié, l'amitié est essentielle à l'avancée de la science.