Première monographie consacrée à l'anaphore associative, cet ouvrage vise avant tout à décrire la dimension sémantique de ce remarquable processus de pontage indirect. La thèse principale défendue est que l'anaphore associative ne met pas seulement en jeu, comme tout phénomène anaphorique, des processus cognitifs liés à la connaissance et des stratégies interprétatives guidées par la géographie saillancielle du discours, mais implique également, et de façon cruciale, un niveau sémantique, qui se manifeste par des contraintes sur les expressions employées, l'orientation du processus, le type d'entités impliquées, les relations «associatives» autorisées, etc.
Outre qu'il permet de montrer que, contrairement aux idées discursivo-cognitives en vogue, le contexte ne peut pas tout - le discours n'est pas omnipotent - ce parti-pris linguistique débouche sur un double résultat. Un résultat attendu, à savoir une meilleure connaissance du phénomène général de l'anaphore associative et, corollairement, la mise sur pied d'une typologie des anaphores associatives. Et un résultat inattendu, un gain appréciable sur la sémantique des noms elle-même et sur les relations lexicales (notamment, celle de partie-tout).
L'ouvrage s'adresse à tous ceux qui se retrouvent au carrefour interdisciplinaire que constitue l'anaphore associative. Il concerne ainsi, non seulement les linguistes (lexicologues, pragmaticiens et sémanticiens en tête), mais également et de façon cruciale, d'un côté, par l'aspect cognitif, les psycholinguistes, les logiciens, les informaticiens et spécialistes de l'intelligence artificielle, et de l'autre, par la dimension textuelle, les narrativistes et textualistes de toute obédience.