Le champ des sciences cognitives est aujourd'hui le lieu d'un débat qui oppose deux paradigmes largement contradictoires, le paradigme cognitiviste classique illustré par la grammaire générative notamment, et le nouveau paradigme connexionniste qui propose une alternative aux thèses symboliques et représentationnelles. Dans ce débat les arguments proprement linguistiques, ceux notamment qui tiennent à l'organisation des grammaires, au statut des représentations linguistiques et à leur organisation, sont centraux. Langage et cognition : l'approche connexionniste expose le nouveau point de vue connexionniste en matière de langage. Les questions liées à l'abstraction du niveau représentationnel, à la conception algorithmique ou non des processus linguistiques, au rôle de la syntaxe des expressions symboliques, à la centralité de la constituance et de la compositionnalité, à la construction du sens en contexte, au statut des processus et des règles linguistiques sont successivement abordées. Un modèle linguistique dynamique articulé en trois niveaux, symbolique, subsymbolique et physique, s'appuyant sur la technique des réseaux de neurones formels est présenté. Cette modélisation connexionniste permet d'approcher une conception physicaliste nouvelle du fonctionnement linguistique et mental en rencontrant de nombreuses propositions de l'épistémologie génétique et du constructivisme psychologique de Piaget. En opposition au cartésianisme chomskyen, se dégage ainsi un néo-structuralisme linguistique illustré par de nombreux travaux connexionnistes qui reprennent, intègrent et dépassent dans un cadre cognitif nouveau les acquis de la grammaire générative.