Juan Luis n'aurait pu imaginer que trois de ses anciens camarades de lycée s'étaient concertés pour organiser son enlèvement. Pourtant, Le Tapir, L'Horrible et La Lapine rêvaient depuis longtemps de soutirer de l'argent à ce riche héritier guatémaltèque. Ils avaient soigneusement préparé leur plan, allant jusqu'à engager les services d'un vrai professionnel, Le Sefardi, et d'un petit délinquant local, Charlemagne.
Aveuglés par leurs ambitions, les trois apprentis sorciers n'avaient cependant pas prévu que les choses pouvaient mal tourner. Froid et méfiant, le père de Juan Luis, en homme d'affaires avisé, refuse de payer la rançon. Le Sefardi, de son côté, perd vite patience et décide de prendre le contrôle des opérations. Ce qui devait être un travail sans bavure devient alors un bras de fer sanglant qui entraîne les protagonistes dans une folle spirale de violence jusqu'aux frontières de l'innommable.
L'ange boiteux porte le sceau original de Rey Rosa : des dialogues nets qui laissent néanmoins une étrange sensation d'ambiguïté, une composition translucide et rigoureuse, et une écriture envoûtante, à la fois très présente au monde et subtile, silencieuse, comme en retrait.