L'année pensionnaire
« C'est dans les pensionnats pour filles qu'on découvre les femmes, la nature des femmes, avec en partage un mépris qui colle, poisseux ; et je m'y connaîtrais sur le sujet, j'allais passer les meilleures années de ma vie ici et quand je sortirais, une moitié de l'humanité m'attendrait que je devrais affronter, ignorante. Qui sait si le monde des hommes aurait la même intensité ? Qui sait si à la peau des hommes et à leurs corps j'aurais envie de m'y coller et d'y goûter ? Que seraient-ils, en comparaison ? »
Une femme évoque son adolescence dans un pensionnat au pied des Pyrénées. Alors qu'elle a quatorze ans, une jeune étrangère intègre l'Institut : Attali, mystérieuse, taciturne, que son indifférence au monde rend fascinante. L'écriture délicate d'Isabelle Lortholary restitue avec force la mélancolie des années de pensionnat et le déchirement d'un amour sans retour. Elle nous fait partager les émois des jeunes pensionnaires livrées à elles-mêmes, leur rage et leur solitude, leur infini désir de tendresse.