Le jour est clair, serein, miraculeux. Dans le silence d'un jardin, d'un cloître, d'une alcôve, une jeune fille lit, médite, se repose. Elle ne sait pas encore qu'en elle, dans son corps, et par son innocence, va prendre fin la guerre que, depuis la création du monde, se livrent l'humain et le divin. Dans les hauteurs du Ciel s'est décidé son sort, dont un archange vient l'instruire : c'est Elle qui sera la mère du Dieu nouveau, du Christ, du Rédempteur.
Le jour est menaçant, violent, crépusculaire. Dans le fracas d'un orage, d'un incendie, une jeune vierge effarée subit l'intrusion d'une cohorte surnaturelle éclipsant jusqu'au messager qu'elle doit seconder. Un archange est entré, porteur d'une sentence qu'aucun pouvoir terrestre ne saurait fuir : «Tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus, fruit de tes entrailles» sera le Fils de Dieu.
Entre ces deux extrêmes se déploie l'immense variété des Annonciations. L'un des thèmes les plus riches de la peinture occidentale.