Le problème du populisme, ce ne sont pas les partis ou mouvements qui sont qualifiés ainsi mais les discours qui en parlent. Neuf fois sur dix, quand le terme « populiste » est utilisé par les intellectuels ou les politiques, y compris de gauche, il s'agit a minima d'une critique, au pire d'une insulte.
Le « populisme » désigne pourtant à l'origine la défense du pouvoir du peuple contre sa captation par les élites. Pour Antoine Chollet, les antipopulistes sont en fait hostiles à une démocratie reposant sur le pouvoir des citoyens. Sous prétexte de dénoncer de prétendus « excès » de la démocratie, c'est bien cette dernière qu'ils visent. Derrière une façade modérée, les conséquences sont radicales : érosion de la souveraineté populaire, recul des libertés et creusement des inégalités.