Ce livre attribue à la cognition et à l'interaction des rôles complémentaires dans
l'apprentissage des langues, dans la perspective ouverte par Vygotski et développée
par Bruner. Il analyse la classe de langue comme un lieu d'appropriation
dont la spécificité réside non dans les mécanismes psycholinguistiques d'apprentissage,
mais dans la constellation sociale où il se déroule.
La différence entre l'apprentissage en classe et les autres formes d'apprentissage
d'une langue est que l'activité de l'élève ne se développe pas spontanément,
mais qu'elle lui est imposée par l'enseignant au nom du savoir qu'il
possède. Toute la problématique de la didactique des langues repose donc
dans l'adéquation entre ce qu'on impose à l'apprenant et la réalité du travail
individuel qu'il doit fournir pour s'approprier la langue.
Après ce cadrage théorique, la seconde partie s'ouvre sur l'étude du travail
cognitif d'apprentissage d'une structure grammaticale de l'allemand par une
élève francophone, d'où découle un modèle d'analyse des phénomènes cognitifs
de l'apprentissage. Des études de cas concernant l'apprentissage de l'allemand
et de l'anglais montrent la mise en oeuvre par les élèves de «règles procédurales»
fort éloignées des apriori didactiques en vigueur.