Les Philippines sont situées entre les 5è et 20è degrés de latitude nord et les 115è et 125è degrés de longitude est. Lorsqu’à Manille, leur capitale, midi sonne, il est à Paris sept heures cinquante-quatre minutes du soir. Criblées de cônes volcaniques éteints ou en activité, ces îles sont plus que notre vieille Europe soumises aux causes actives qui travaillent sans cesse à transformer l’écorce terrestre. Nulle part le mouvement des eaux et des matières ignées ne produit des tremblements de terre aussi formidables et aussi fréquents...
Si c’est à Magellan, à son lieutenant El Cano, et plus tard à Le-gaspi, que Charles Ier et Philippe II durent la découverte de l’archipel qui nous occupe, c’est à l’influence des ordres religieux sur les indigènes que l’Espagne en a dû la paisible possession. Pendant trois siècles et demi, c’est à peine s’il a fallu recourir sérieusement trois ou quatre fois à la force des armes pour comprimer des révoltes partielles.
Lorsqu’en 1570, Legaspi passa son armée en revue dans la province de Leyte, il trouva qu’elle se composait de 280 soldats. Un an plus tard, la ville de Manille était pourtant déjà construite sous la direction de l’architecte de l’Escurial, et à partir de ce moment l’Espagne put considérer sa domination comme assurée...
Ce livre traite de l’histoire des Philippines, de sa population, de ses mœurs et de son évolution.