Quand la Grèce rejoignit l’Europe après plus de trois siècles de domination ottomane, il lui fallut se construire une culture moderne en rapport avec l’héritage plusieurs fois millénaire dont elle restait la dépositaire. Le néohellénisme a trouvé dans l’architecture un mode d’expression privilégié, où se croisaient les attentes d’une élite internationale en mal de références classiques et la tradition toujours vivante du monde byzantin, ciment de l’identité nationale. De l’ajustement de ces ambitions dans un contexte économique et politique difficile est née une production originale, tirant de sa confrontation avec l’Occident une forme d’authenticité d’autant plus significative qu’elle était soumise à la pression constante des pays dominants. Entre identité et modernité, c’est un double projet qu’elle a poursuivi tout au cours du xixe siècle pour se situer au sein d’un univers en pleine mutation.