Parue pour la première fois en 1958 sous la forme d'une brochure ronéotée, L'architecture mobile, dont Michel Ragon dira que c'est le « manifeste le plus important de l'architecture moderne depuis la Charte d'Athènes », a connu plusieurs versions qui, à chaque fois, s'enrichissaient de nouvelles cellules autonomes, qui, au lieu de se substituer aux premières, venaient se superposer les unes sur les autres pour constituer un ensemble dans lequel le lecteur circulait librement. Ainsi l'architecture de L'Architecture mobile est elle-même ... une architecture mobile, et ses chapitres peuvent être lus selon cet ordre compliqué cher à l'auteur, passant de l'un à l'autre par des passerelles tendues entre les quelques rares piliers fixés au sol, que sont les idées-maîtresses de Yona Friedman : liberté, pragmatisme, bienveillance, joie, plaisir du jeu, générosité etc.
Avec cette édition nous avons voulu donner à lire toute L'Architecture mobile, en rassemblant l'ensemble des textes des six éditions, auxquels, avant de prendre congé en février 2020, Yona Friedman (1923) a ajouté les quelques pages de Biosphère : l'infrastructure globale, qui parachèvent une idée laissée en héritage aux générations nouvelles.