Province côtière exposée aux incursions anglaises, la Bretagne connut au
XVIIIe siècle une présence plus marquée de l'armée de terre, surtout à partir de la
guerre de Sept Ans. Dans le même temps, l'administration de l'armée subit
quelques modifications, surtout à partir du moment où les États de Bretagne obtinrent
la gestion du casernement et de l'étape, qu'ils confièrent à un organisme spécialisé, la
commission intermédiaire. Par ailleurs, les responsables municipaux et paroissiaux
jouaient un rôle décisif.
Outre l'aspect administratif, cette étude s'intéresse également aux contraintes matérielles
de la présence militaire. L'armée exigeait des fournitures. Alors que celles en
hommes rencontraient peu de succès, les réquisitions matérielles dépendaient des quartiers
des troupes et des routes empruntées, les autorités s'efforçant d'établir une certaine
équité entre les contribuables. Le principe des charges militaires fut progressivement
accepté, malgré des résistances incontestables. D'autre part, le contact entre société
militaire et société civile favorisait l'intégration culturelle de la Bretagne à la France.
À la confluence des histoires administrative, militaire, sociale et culturelle, cet ouvrage
étudie les relations et interactions entre une institution étatique intrinsèquement liée à
la souveraineté royale et une province périphérique en cours d'assimilation.