A travers l’art, se dévoile peu à peu à chacun la réalité qu’il désire être et dans laquelle il peut se réjouir de lui-même et d’autrui comme un être capable d’accéder à sa propre réalité, à son propre bonheur et par là, à son propre achèvement culturel. L’art comme figure du bonheur se découvre ainsi à la racine de la vie sociale. Il y unifie toutes les formes culturelles de régulation affective, pratique et cognitive du devenir humain, et relativise comme telles les formes morales et politiques de dressage auxquelles on a soumis l’être humain dans son « histoire » sous l’appellation de « civilisation ».
La reconstitution de sa dynamique transculturelle permet de restaurer ici, à travers le temps, la fonction philosophique de toute culture, tout en nous réinitiant aux perceptions bienheureuses du monde, d’autrui et de nous-mêmes auxquelles elle nous donne accès et en dévoilant les limites autistiques et tragiques du désastre civilisationnel que nous vivons.