Essais
L'Art de bâtir les villes (Städtebau nach seinen künstlerischen Grundsätzen), publié par Camillo Sitte en 1889, demeure aujourd'hui le passage obligé de toute réflexion sur la ville.
Il enregistre le début d'une mutation qui achève de s'accomplir sous nos yeux, celle de la disparition de l'ancien statut de la ville comme entité discrète, isolable. D'autre part, il explore, de façon décisive, la dimension esthétique de l'urbanisme. Constatant la laideur de l'environnement urbain contemporain, il se demande s'il est possible de créer un bel environnement urbain qui serait d'aujourd'hui. Pour ce faire, il interroge les «villes historiques» pour y chercher non des configurations déterminées mais des règles d'organisation, des relations constantes liant les pleins et les vides qui constituent le tissu urbain : affirmation des différences entre édifices, petits et grands, publics et privés, savants et populaires ; articulation de tous les éléments bâtis, clôture des vides, jeu des échelles...
Ce livre peut ainsi concourir, en cette époque où la ville est menacée, à recréer les conditions d'une réflexion sur ce que pourraient être aujourd'hui sa beauté et sa convivialité.