Est-il possible de définir une esthétique de la traduction, et laquelle ? C'est la question que pose Hugo Friedrich dans cette conférence donnée à Heidelberg en 1965. Après avoir dressé un panorama introductif de l'histoire de la traduction littéraire, il développe sa réflexion à partir d'une analyse critique de la traduction par Rainer Maria Rilke d'un sonnet de Louise Labé. Reprenant à son compte l'héritage des Lumières françaises et du Romantisme allemand, Friedrich souligne, avec un art incomparable de la synthèse et de la perspective, que traduire c'est accepter « l'égale légitimité » des langues - afin d'apaiser les relations entre elles, et entre ceux qui les parlent. L'Art de la traduction est une porte d'entrée idéale pour qui s'interroge sur les enjeux de la traduction littéraire.