Léo Trézenik (1855-1902) dresse ici une carte du tendre à la mode 1885 où la femme est présentée tel un être convoité et vulnérable. L'art de se faire aimer consiste, selon Trézenik, en un éloge du frôlement, de la pression cutanée savamment localisée, et calculée. Derrière cette misogynie savoureuse et cet érotisme latent apparaît l'hypocrisie du séducteur, dénué de tout sentiment, de tout naturel, de toute spontanéité, au profit d'une froideur viscérale et d'un cynisme mécanique. Des éléments qui ne sont pas sans évoquer Les Liaisons dangereuses, mais aussi Madame Bovary à l'évocation de l'opposition des mœurs entre Paris et la Province. L'art de se faire aimer est un délicieux tableau de muflerie désuète, où les dupes ne sont pas toujours ceux que l'on croit...