Je colle, tu colles, il colle... Jugée ridicule au début du XXe siècle, puis perçue comme subversive, la pratique du collage est aujourd'hui respectée, enseignée, normalisée. Après avoir été utilisé par tous les grands artistes modernes, elle est devenue caractéristique de l'essentiel des plasticiens autodidactes, des créateurs spontanés, héritiers de la tradition surréaliste. Le collage est à bon nombre d'artistes d'aujourd'hui ce qu'était le dessin à ceux d'hier, et ce qu'est l'image numérique aux artistes de demain.
Art du XXe siècle, il n'en possède pas moins, aujourd'hui encore, de fervents praticiens, parfois très talentueux. C'est à leur rencontre que Pierre-Jean Varet consacre l'essentiel de son énergie, depuis maintenant quatorze ans.
Poète et « collagiste » lui-même, il est à l'origine, en France, de l'association Artcolle (1992), destinée à fédérer des artistes et à présenter leur travail, ainsi que du Salon du collage et du Musée du collage (2000).
Désormais internationale, Artcolle fédère deux mille cinq cents créateurs, organise des expositions et des stages, publie une revue et a valu a son initiateur de nombreux prix, notamment remis par les ministères de la culture en France et en Bulgarie.
L'ouvrage qui paraît aujourd'hui consacre donc les connaissances de celui qui est devenu le théoricien de l'art du collage au XXIe siècle. Bravo, Pierre-Jean ! Le peintre Max Ernst, qui proclamait « si c'est la plume qui fait le plumage, ce n'est pas la colle qui fait le collage », comme le poète Jacques Prévert, dont les collages t'avaient tant enthousiasme lorsque tu étais adolescent, serait sûrement heureux de dévorer ce livre. Aujourd'hui, c'est ta plume qui fait le collage !