« À sa façon, il est en train de changer le monde. »
Dans les années 1950, en France, on marchait en moyenne sept kilomètres par jour ; aujourd'hui, à peine quelques centaines de mètres. L'espace semble entièrement colonisé par la voiture. Mais une curieuse machine fait de la résistance : le vélo, qui appelle (sauf en compétition) à la lenteur, à la nonchalance, à ne pas traverser le monde mais à en faire partie, à s'immerger dans les odeurs, les paysages, les sons environnants. Devenu un emblème de l'écologie politique, il combine activité sportive, plaisir de circuler tranquillement et errance joyeuse, quand il n'est pas tout simplement le moyen de locomotion privilégié des citadins. Fidèle à son approche humaine, érudite et littéraire, souvent malicieuse, David Le Breton propose ici une anthropologie sensible de ce vélo qui fait un pied de nez aux valeurs ultralibérales des sociétés contemporaines et ne cesse de nous donner le sentiment d'être vivants.