Partant d'une réflexion théorique sur l'illusion, particulièrement riche au XVIIIe siècle, ce livre embrasse tous les arts : peinture, roman, théâtre et jeu de l'acteur, poésie et musique, pour montrer comment la théorie s'imbrique dans la pratique des grands artistes : de Watteau comme de Rameau, de Marivaux comme de Diderot, de Chardin comme de Gluck. Il révèle une tension entre deux styles : le papillotage, pour utiliser le terme de ses détracteurs, rappelle constamment au spectateur ou au lecteur l'artifice de ce qu'il voit, entend ou lit ; un autre style, moins frivole, plus pondéré, cherche à effacer toute conscience de l'artifice, pour que le spectateur ou le lecteur s'abandonne sans obstacle à l'illusion. Le passage au Romantisme et au Réalisme du XIXe siècle apparaît ainsi sous une lumière nouvelle.