L'Océanie est une «mer d'îles» qui s'égrènent sur le Pacifique. L'absence de
continuité des terres qui la caractérise n'a cependant jamais empêché l'établissement
de relations suivies entre les peuples. L'art océanien témoigne de cette
tradition d'échanges : les objets répondent à la fois aux canons propres
à chaque culture, mais se nourrissent aussi d'apports extérieurs d'autres îles
comme de l'Occident. Jusqu'à aujourd'hui où, à l'inverse, les oeuvres d'artistes
comme John Mawurndjul, ancrées dans l'univers mythologique aborigène, sont
une référence dans le monde de l'art contemporain.
Cet «art de la relation» est le fil conducteur de l'ouvrage qui s'articule autour
de cinq thèmes fondamentaux : la navigation et les échanges, les lieux de pouvoir,
les ancêtres et les dieux, les vivants et les morts, les enveloppes du corps.
À travers une analyse détaillée des objets présentés à la fois d'un point de vue
esthétique mais également dans le contexte de leur création, les auteurs se
proposent de faire découvrir la diversité de ces expressions artistiques. L'évolution
du regard porté sur ces oeuvres est évoquée depuis leur découverte jusqu'au
XXe siècle, lorsqu'on leur accorda la dénomination d'objets d'art.
À partir de douze oeuvres majeures, ce parcours permet de présenter environ
150 oeuvres provenant en majorité du musée du quai Branly, mais aussi d'autres
musées régionaux ou étrangers.