L'Europe de l'an mille est marquée par
un formidable renouveau économique,
politique et religieux, mais reste fidèle aux
traditions carolingienne et antique dans
les domaines intellectuel et artistique.
C'est entre 1060 et 1200 que cette
transformation de la société va entraîner
une renaissance de l'activité créatrice
et architecturale. Les maîtres d'ouvrage
laïcs et religieux conçoivent des
programmes inédits et prennent toute
la mesure du rôle pédagogique de l'image
qui envahit alors tout l'édifice, le mobilier
et les objets de culte... et s'inscrit
triomphalement au portail.
Pour mettre sur pied cette politique
destinée à l'ensemble de l'Europe, l'appel
à de grands artistes créateurs de formes
est une nécessité. Totalement maîtres de
leurs techniques, ceux-ci vont y apporter
sensibilité et créativité, traduisant
le programme des maîtres d'ouvrage
avec une diversité exceptionnelle.
De Rome à Vézelay, de Spire à
Dubrovnik, de Durham à Compostelle,
Alain Erlande-Brandenburg présente
et analyse le défi de l'Europe romane,
symbiose étroite entre les
commanditaires et les créateurs.