«Notre œil aime les images de la nuit et de l'obscurité, "nuits" silencieuses de La Tour et de Rembrandt, estampes où le noir broie le blanc».
Les images nocturnes émeuvent encore vivement notre sensibilité. Mais devinons-nous la riche trame de préoccupations et de notions qui les rendit autrefois très actuelles, faisant d'elles une véritable «nourriture psychique» ? Et pourquoi l'art européen, au tournant de 1600, approfondit-il de façon si remarquable les terreurs et les séductions de la nuit, nuit maléfique, nuit inspirée, nuit lumineuse ? Du Maître du Roi René à Novalis, que de réévaluations du sombre, que d'éloges de la ténèbre !
Dans L'Atelier des nuits sont réunis le peintre, le penseur et le poète. Leur rêverie active apprivoise l'obscur ; leur expérience et leur savoir font parler le plus humble des accessoires d'éclairage, lampe, chandelle ou torche. Trois «veilles» studieuses font resplendir les fragments de discours oubliés, entrecroisent textes et images afin de recomposer un trésor de significations, tantôt rares, tantôt familières.