«À force de regarder par en haut, à force de comparer la côte de l'Atlantique Sud à celle de l'Atlantique Nord et de dire aux gens d'Ushuaia que j'habite à «l'autre bout du Monde», que nous sommes les riverains du même océan, que nous sommes, au fond, des antipodes, je ne peux plus voir les Amériques de la même façon. L'attrait des pôles, sans doute.
Plus loin devant moi, c'est le cap Horn et l'Antarctique, je ne peux pas aller plus loin vers le Sud, Il est temps de rebrousser chemin, de repartir vers le Nord.
Je pense à l'estuaire du Saint-Laurent, au couloir des icebergs le long des côtes du Labrador. La prochaine fois que je reprendrai de nouveau la route, si je montais aussi loin, si je montais là-haut? Si je cédais encore, mais autrement, à l'attrait des pôles?»